CHATEAU DE CANDÉ

Reflets de mémoires

Reflets d’histoires

 

En 1930, l’architecte Henri Lafargue réaménage le château avec une salle à manger tendue de cuir de Cordoue, une bibliothèque où l’on peut entendre les concerts d’un orgue Skinner et de somptueuses salles de bain ornées de mosaïques en pâte de verre, réalisées par un artiste de Londres.

Les invités sont accueillis en villégiature dans plusieurs luxueux appartements.

En coulisse de ces fastes, les domestiques sont logés dans les combles, en soupente. Femmes de chambre, servantes, cuisinières, blanchisseuses.

Leurs chambres se sont empoussiérées d’oubli, entre lits de fer à barreaux, placards de bois, peintures écaillées et miroirs au tain piqué.

Elles évoquent leur labeur quotidien. Le linge battu au lavoir sur le bord du Saint-Laurent. Dans les sous-sols, les vastes cuisines dignes d’un grand restaurant, avec le fourneau à bois de cinq mètres de longueur, la file des éviers pour la plonge, la rôtisserie, le coffre- fort monumental ou l’argenterie était enfermée.

Le tableau d’appel de ces domestiques, qui fonctionnait avec un signal électrique, les appelait dans 26 pièces du château, du salon de musique à la taverne, en passant par les nombreuses chambres aux noms familiers: chambre Queue de Chat, Kit-Kat.

Les miroirs de ces chambres de domestiques et les vitres des portes entrebâillées se muent en sortes de plaques photographiques sur verre.

 

 René-Charles GUILBAUD